Ils nous parlent de ... Philippe Reynaert

Ils nous parlent de ... Philippe Reynaert

Ses lunettes (blanches bien sûr !) : Nous entretenons avec notre propriétaire un rapport ambigu. Il ne cesse de déclarer publiquement qu’il nous adore, mais peut-on le croire ? Mettez-vous à sa place : depuis que, pour tenter de se faire remarquer à la télé, il a choisi des montures blanches, il a littéralement disparu derrière nous ! Tout le monde connaît « L’Homme aux Lunettes Blanches » ! Qui connaît Philippe Reynaert ? Beaucoup l’orthographient même Reynaerts, comme le Joseph qui s’était vautré à l’Eurovision en 1988. Nous reposons sur son nez mais nous avons des branches au-dessus de ses oreilles, c’est comme ça que nous entendons parfois des conversations téléphoniques qui doivent être humiliantes pour lui : « C’est Philippe Reynaert à l’appareil » « Euh... Celui avec les lunettes ? ».  Le vrai Philippe, celui qui se révèle sans nous, c’est celui qui nous dépose le soir venu sur sa table de nuit. Mais celui-là, seule son épouse le connaît.

Woody Allen : la seule fois où ils se sont rencontrés, c’était à Cannes dans une suite du Majestic. Woody, alors en pleine gloire, venait défendre « Radio Days ». Philippe, lui, représentait la télévision publique belge, ce qui n’empêchait pas son cœur de battre très fort. Le réalisateur d’« Annie Hall » que le journaliste avait tant aimé, l’accueillit de manière affable et déclara, en connaisseur : « Nice glasses » puis, après un sourire malicieux : « Glasses to be seen »...

Sa phrase préférée : Philippe a longtemps cru que c’était « Quand la légende est plus belle que la réalité, publie la légende » jusqu’à ce qu’il découvre que c’était une mauvaise traduction de cette phrase prononcée par le vieil imprimeur de « L’Homme qui tua Liberty Valance » de John Ford. Il dit en américain dans le texte : « When the legend becomes fact, print the legend » ce qui renvoie à une vision trumpienne du monde qu’il ne peut cautionner. Récemment il a trouvé mieux : « Il faut vivre sa vie comme on aimerait la raconter ». Le problème, c’est qu’il est infoutu de savoir de qui est la citation. Dans un de ses derniers entretiens filmés, Thierry Ardisson prétend qu’elle est de son fils, Gaston. Mais cette explication ne plait pas à Philippe. Il se voit mal avouer qu’il se réfère à un Ardisson qui, en plus, s’appelle Gaston. M’enfin. Chat GPT essaie de le rassurer en disant que ces mots sont peut-être de Boris Cyrulnik mais « je ne trouve pas de source fiable qui permette de l’affirmer. Veux-tu que je poursuive ma recherche ? » « Laisse tomber. Et d’abord qui t’a permis de me tutoyer ? »

Manuel Verlange (auteur z’ailé) : « Ton agenda ressemble à un Saint-Jacques de Compostelle permanent, avec sac à dos d’images et bâton de cinéma ».

Patrice Leconte : Dans la préface du « Regard de l’Homme aux Lunettes blanches » édité en France par les Éditions Montparnasse mais distribué en Belgique par le Lion Z’Ailé, le réalisateur des « Bronzés » bien sûr mais aussi de « Monsieur Hire », de « Ridicule » ou du « Mari de la Coiffeuse » écrit de lui : « Philippe Reynaert est un vrai passionné de cinéma, un authentique cinéphile ouvert et curieux, qui aime partager ses coups de cœurs. Et c’est une très bonne idée que celle d’avoir réuni ses chroniques publiées dans Écran Total. Parce qu’il y est question de cinéma, bien sûr, de festivals, de rencontres, de films, de tout ce qui fait que nous aimons nous asseoir dans une salle avec l’impatience qu’elle s’obscurcisse et que l’écran s’illumine. Rien n’est plus enrichissant que de lire ce qu’écrit (souvent avec humour d’ailleurs, ce qui ne gâte rien) cet original amoureux de cinéma qui, entre deux projections, rode devant les vitrines des opticiens pour voir s’il n’y aurait pas des nouveaux modèles de montures blanches »

Note de l’éditeur : Si après ça, vous ne commandez pas le livre, c’est à n’y rien comprendre…