Sa maison:
Le voilà encore celui-là, qui me laisse platement tomber, qui fait semblant d’oublier tous les petits travaux qui pourraient faire de moi la plus belle de tout le quartier. Un peu de peinture, un peu de plâtre par-ci par-là, est-ce vraiment trop en demander ? Pourtant, il profite de moi tant qu’il peut, l’hiver de ma chaleur, l’été de ma fraîcheur et, quand il pleut, ne bénéficie-t-il pas de mon toit?
Mais Monsieur ne s’intéresse qu’à son fauteuil, face à sa bibliothèque qui lui fait face, qui seule parvient à susciter son intérêt et devant laquelle il passe un temps fou, à choisir je ne sais quel titre, que de toutes façons il a déjà lu…
Cet homme me délaisse, je l’avoue je me sens esseulée !
Son jardin:
Aah, le voilà qui arrive ! Enfin !
Je l’adore, cet homme, il est tellement gentil, encore hier, il m’a refait la coiffure ! Une tonte parfaite, je vous assure. Que va-t-il faire maintenant ? Tiens, je parie qu’il va tailler le rosier, il n’en a pourtant pas tellement besoin, mais c’est un maniaque. Pourtant, il se dirige plutôt vers le carré de plantes aromatiques, il porte un petit pot, du basilic, évidemment ! Mon dieu quel brave homme !
Simba, son chat:
Attendons un peu, il a laissé sa tablette sur une chaise, quand il en aura fini avec son basilic, à tous les coups, il va s’asseoir sur son vieux banc, sous le lilas. Et là, bien à l’ombre, dans son jardin qu’il aime tant, il refera le monde, il écrira et écrira encore de belles histoires qui me seront contées l’hiver venu.

Et moi, sur ce vieux banc, tout à côté de lui, je me laisserai caresser le cou, négligemment, presque distraitement, et ce sera bon, tellement bon qu’en récompense je lui offrirai le doux ronronnement qui lui fait tant plaisir.
Sa tablette:
Je demande à être revendue ! Je n’en puis plus ! Ce gars me fait tellement travailler que j’ai acquis la carrure d’un athlète de haut niveau! Partout, dans le salon, dans le jardin, dans les bistrots - parce qu’en plus il aime les bistrots - il me tapote le clavier des heures durant, sans me laisser le moindre répit, et, bien sûr, sans le moindre merci.
Au secours !

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