Ils nous parlent de ... Dominique Judasz

Son mari : Épuisante ! Mettre son cerveau en pause, mission impossible. Il aurait pourtant bien besoin de repos, le pauvre. Des idées, elle en a à la pelle. Et si on déplaçait, transformait, décorait, agrandissait, plantait, changeait, peignait… ? Et ce n’est pas tout. Ma hantise, c’est quand elle se trouve devant un choix à faire : entre la mer ou la montagne, rien de plus simple. La mer gagne à tous les coups. Mais si le choix s’avère plus complexe : rouge ou bleu, salade niçoise ou salade de  chèvre chaud, marcher ou jardiner… ? Six mois plus tard, elle ne s’est toujours pas décidée.  Mais voilà, sans elle, je m’ennuierais.

Margot (sa fille) : On dit que nous nous ressemblons comme deux gouttes d’eau. Pas faux. Et pas que physiquement. Nous avons en commun notre métier, le shopping, le sauvetage des animaux : oisillons, souris, chiens, chats. Combien de gentils félins n’avons-nous pas ramenés à la maison ou simplement nourris à l’extérieur même sur nos lieux de vacances ! Depuis peu, elle est parvenue à me refiler son engouement pour la lecture en dénichant les auteurs, les histoires susceptibles de m’appâter. Il lui aura fallu presque 30 ans pour atteindre cet objectif et je l’en remercie. Je dirais donc qu’elle est persévérante.  Mais l’exception confirme la règle, dit-on… Je suis aussi désordonnée et expéditive  qu’elle est méticuleuse et à cheval sur l’ordre.

Ses fils : Maman, c’est tout un programme ! Les ateliers de néerlandais et d’anglais avec Pipo le clown alors que nous n’étions qu’à l’école maternelle. Les Destination Vacances (cahier d’exercices) lorsque nous étions en primaire afin de ne rien perdre de nos acquis une fois l’été passé. Nous les emmenions même sur nos lieux de villégiature. Un chapitre par jour, en forme toujours ! Précisons que notre sœur n’y échappait pas. Maman, c’est son soutien et ses encouragements pour que nous atteignions nos projets, nos rêves. Mais maman, c’est aussi une bonne dose d’anxiété. « Soyez prudents ! »  a toujours été son leitmotiv avant nos nombreuses sorties ou escapades.

Sa petite-fille : Elle a versé quelques larmes lorsqu’elle m’a prise dans ses bras pour la première fois et qu’elle a senti ma petite main serrer son doigt. Depuis, elle est complètement gaga. Pour me distraire, elle chante, elle danse, elle me raconte des histoires. Et voilà que maintenant, elle s’est mise en tête de  me faire écouter des comptines en néerlandais. Prof un jour, prof toujours !

Sa bibliothèque : « Ah qu’est-ce qu’on est serrés dans cette bibliothèque » chantent les livres, chantent les livres. Il faudrait vraiment qu’elle investisse dans un nouvel espace de rangement, on étouffe ici. « Euh… c’est chose faite mais ils commencent déjà à entonner le même refrain de l’autre côté aussi. Désolée, les amis ! ».

Le bas de sa bibliothèque : Arrêtez de vous plaindre, les habitants du dessus. Nous sommes logés à la même enseigne. Et encore, vous disposez de  fenêtres. Pas nous ! Mieux vaut ne pas être claustrophobe comme la patronne. On est entassés les uns sur les autres, le moindre espace est occupé. Ils sont tous dingues de jeux de société dans cette famille. Par chance, les enfants ont quitté le nid et repris ceux qui leur appartiennent mais nous sommes toujours aussi nombreux. Anniversaire, Noël, fête de ceci ou de cela, devinez ce qui s’offre le plus ici ? Des livres et des jeux ! On va lancer une pétition !

Son village : « C’est ici que je suis née » clame-t-elle comme Faudel. « Je suis une vraie Dionysienne, moi ! ». Ah,  son appartenance à SON clocher !  Elle la revendique tant que je l’imagine bien rédiger un certificat d’authenticité sur lequel elle ne manquerait pas de mentionner avec fierté « d’origine polonaise ».  50% tout de même !

Ses parents : Nous sommes fiers de toi. Nous ne sommes plus là comme tu le souhaiterais. Nous sommes tout au bout de l’horizon, de l’autre côté de la rive, par-delà les nuages, là où tu ne peux plus nous voir mais en même temps si proches de toi. Sèche tes larmes et regarde devant toi. Avance. Tu as tant de belles choses à vivre encore.