Più (son chien) : J’ai été abandonné il y a trois ans sur une plage de Cadaqués. Elle ne voulait pas de chien, elle n’aimait que les chats. Elle m’a vu et m’a adopté, depuis on ne se quitte plus.
Pierre : Elle lit. Moi, qui prend rarement le temps de lire et jamais de la fiction, j’ai dévoré son livre d’une traite. J’aime être entouré par ses peintures.
Son père : Après la peinture, l’écriture. Comme tout père, j’espérais qu’elle allait se marier, avoir quatre enfants, s’occuper de son ménage. Je vais devoir me faire à l’idée que c’est une artiste. Elle m’a convaincu de prendre des cours de piano.
Muriel : Zut, elle me bat toujours au Wordfeud, mais je lui ai corrigé son manuscrit. Je ne lis pas ce genre de romans, mais j’ai été happée par son histoire.
Sa collègue : Cette fausse française est en réalité une Flamande.
Son bureau : Le jour où elle apprendra à ranger, peut-être que l’on me retrouvera sous la pile de papiers et autres que je porte depuis des années…
Sophie : Quand je n’ai plus d'idées, je regarde dans ma tête. J’ai toujours dit que je peignais pour ne pas devoir écrire. Puis un jour, je me suis mise à écrire, c’était plus fort que moi, et ca y est, j’ai pondu un livre. J’ignore ce que ma tête a encore dans le ventre, mais je vous préviendrai quand j’aurai des nausées. Puis aussi quand le bébé sera là.
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D’abord et avant tout, je ne sais pas, même moi, je ne sais pas si je suis écrivain, je suis un être humain, ça oui. Parfois, j’ai l'impression d'être plus humaine que les autres. Ne vous méprenez pas, je n’insinue pas que j’ai plus de compassion ou plus d’amour à donner, mais parfois, je me sens plus fragile, moins blindée, plus vulnérable.
Le métier d’écrivain : on ne sait pas pourquoi on écrit, mais on écrit, c’est plus fort que nous. C’est une soupape, qu’il faut relâcher de temps à autre, avant que la pression ne devienne trop forte. Il y a des choses qu'il faut dire urgemment, non pas parce que l’on croit que l’on va sauver le monde, mais pour se sauver soi-même.
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Je suis désolée, il y a toujours un moment où je me perds, où je ne comprend pas. Parfois, je m'aperçois par après que je croyais ne pas comprendre. Bref, le plan idéal pour ne rien faire ou ne rien commencer. Le côté positif, c‘est que souvent d’autres s’y reconnaissent et ça les fait rire. C’est toujours ça de gagné, mais ça ne m’avance à rien.
Donc là, je me sens comme lors d'une nouvelle année quand il faut faire part de ses bonnes résolutions. J’aimerais dire que je jure que j’aurai de la discipline, que je veux terminer ce bouquin, car j’en ai vingt autres qui se bousculent et le problème sera de choisir. Entretemps, j’ai commencé à les noter dans mon téléphone. Je ne trouve plus cela bizarre et inutile, car je veux devenir auteur. Donc, il faudra que je termine ce projet-ci si je veux entamer le prochain qui lui, sera top. Je veux faire un truc bien sinon je n'oserai pas le montrer.
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